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Antisémitisme, philosémitisme et lutte des classes

 

 

Sur cette question, nous avons exactement la même position que le marxiste autrichien Victor Adler, d'origine juive, fondateur en 1888 du Parti social-democrate autrichien.

Pour lui, le conflit entre juifs et antisémites était un problème interne à la bourgeoisie : "Les ouvriers autrichiens ne désirent ni l'exploitation "juive", ni la "chrétienne" et personne ne pourra jamais les mobiliser ni pour ni contre les Juifs."

Assumer la défense des juifs contre la réaction antisémite signifie se placer du côté d'une fraction de la bourgeoisie contre une autre. Ce qui est contraire à la lutte des classes.

Ainsi, en 1891, Victor Adler réussit à imposer au congrès de Bruxelles de la IIe Internationale une motion qui condamne à la fois l'antisémitisme et le "philosémitisme."

Le même point de vue fut soutenue en 1891 dans un éditorial de la Neue Zeit titré : "Anti und Philosemitisches". Editorial attribué à Franz Mehring.

Pour lui, l'antisémitisme est l'expression d'un mouvement social anticapitaliste de nature romantique et féodale, donc réactionnaire. En revanche, le "philosémitisme" n'est qu'une variante de l'idéologie capitaliste, l'image reflétée de l'antisémitisme. Autrement dit, les antisémites prenaient les juifs comme cible apparente, superficielle, dans leur combat contre le capitalisme au nom du passé féodal; les "philosémites", au contraire, défendaient le capitalisme déguisés en sauveteurs des juifs opprimés.

Il laissait même entendre que l'antisémitisme était moins dangereux, au fond, que le "philosémitisme", parce que le premier s'opposait aux juifs "plus par les mots que par les faits", tandis que le second était une défense "par les faits et non par les mots" du capitalisme.

 

Et le Sionisme ?

Les capitalistes ne cessent pas d'être capitalistes en Palestine et les travailleurs juifs n'ont aucun intérêt à se transférer la-bas pour se faire exploiter par un patron juif. La solution de la question juive réside au contraire dans la lutte des classes.

Le sionisme est à l'origine un mouvement politique d'une couche d'intellectuels juifs assimilés.

Le sionisme ne sert qu'à détourner de la lutte de classe.

Le concept sioniste de "peuple juif" est trompeur puisque, en réalité, ce peuple est divisé en classes ayant des intérêts sociaux différents.